Insertion sociale, Territoires, Environnement

Comment l’insertion par l’activité économique participe à l’ancrage territoriale d’une entreprise ?

 

L’insertion et la RSE

L’insTitreertion par l’activité économique (IAE) est un accompagnement dans l’emploi proposé à des personnes qui en sont très éloignées afin de faciliter leur insertion sociale et professionnelle. Cette action est réalisée par des acteurs publiques, des associations et des entreprises.

S’agissant des entreprises, l’IAE participe et s’inscrit pleinement dans leur politique RSE.

Parmi les 7 questions centrales de la norme ISO 26 000, socle de la RSE, celle qui suscite notre intérêt dans le cadre de ce sujet est « les communautés et le développement local ».

Cette thématique expose quelles types de relations une entreprise peut ou doit avoir avec les parties prenantes composant son lieu d’implantation. La norme définit ce concept comme étant :

« le travail de proximité proactif d’une organisation vis-à-vis de la communauté. Il vise à prévenir et résoudre les problèmes, favoriser les partenariats avec des organisations et des parties prenantes locales et avoir un comportement citoyen vis-à-vis de la communauté »

Il est intéressant d’apercevoir que cela correspond tout à fait aux actions à mettre en place pour développer une démarche d’insertion sociale. D’ailleurs 78 % des organismes HLM[1] déclare que l’insertion constitue un moyen pour eux d’engendrer des dynamiques positives dans les quartiers et 68 % d’entre eux en font un élément constitutif de leur politique RSE.

 

L’insertion et l’ancrage local

Impulser une politique d’insertion sociale requiert les mêmes actions que pour une stratégie d’ancrage local. En effet, dans les deux cas il faut :

  •  Comprendre les enjeux sociaux et territoriaux : bassin d’emploi et taux de chômage ; fillières locales ; métiers en tensions ou émergents ; classes socio-économiques ; moyennes d’âge
  • Identifier les acteurs agissant sur le territoire : connaissance du maillage territorial ; sourçer les associations, prescripteurs d’emploi, TPE/PME, facilitateurs locaux
  • Investir dans l’économie locale : partenariats avec les régies de quartiers, la mairie, la mission locale ; création d’un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification ; recours aux clauses d’insertion sociales dans ses marchés

Autant d’actions qui permettent à l’entreprise de se fondre dans son eco-sysème, de nouer des liens éthiques et durables avec les parties prenantes. Cela a bien entendu un impact positif aussi bien pour le territoire que pour l’entreprise elle-même. Selon le Medef, le couple territoire-entreprise est au cœur de la compétitivité française[2].

Dans cette même logique, Arnaud Virrion, président et Simon Grolleau, animateur territorial à la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire de l’Aquitaine sont d’accord pour dire que :

« les territoires s’appuient sur les entreprises pour impulser un dynamisme local favorable à la population (emploi, services, axes de communication…) tandis que les entreprises cherchent à s’implanter sur les territoires propices au développement de leurs activités. Il s’agit donc d’une relation gagnant-gagnant alimentée par des besoins réciproques »

Parmi les intérêts que l’on peut citer pour une entreprise à accroître son ancrage territorial par l’insertion sociale il y a le fait de :

  •  Valoriser son image et sa réputationfeuilles
  • Entretenir de bonnes relations avec les élus locaux
  • Améliorer l’acceptabilité des projets par les riverains
  • Augmenter la connaissance des besoins locaux et donc mieux s’adapter en termes de produits et services

On comprend donc en quoi l’insertion sociale est bien plus qu’une niche « pro bono». Placé au service de l’ancrage territoriale de l’entreprise, elle devient une action autant sociale que stratégique pour le développement de l’entreprise.

Une enquête qualitative a été menée par l’association ORÉE auprès de 9 entreprises parmi lesquelles des entreprises multinationales et de taille intermédiaire, publiques et de droit privé, industrielles et de services. Toutes les entreprises interrogées ont une RSE structurée et toutes déclarent que leur premier bénéfice est le développement de leur capacité d’innovation.

 

L’Insertion, le territoire et l’environnement

AncrageA titre d’exemple, nous pouvons présenter l’action de l’Entreprise Sociale pour l’Habitat (ESH), Logirep, propriétaire de plus de 36 000 logements en Ile-de-France. Dans une de ses résidences située à Sevran en Seine-Saint-Denis, l’ESH a créée en partenariat avec l’Atelier et Chantier d’Insertion « Les jardins biologiques du Pont-Blanc », un jardin potager. L’espace a pour fonction de livrer des paniers de légumes biologiques aux habitants.

Les résultats pour le territoire sont plus qu’encourageants :

  •  20 tonnes de légumes bio distribués à des tarifs préférentiels depuis 2010
  • 20 familles acompagnées dans l’autoproduction de légumes biologiques
  • 1500 enfants sensibilisées chaque année à l’environnement et à la citoyenneté
  • 28 postes en insertion créés et accessibles aux habitants

Le bailleur y trouve lui aussi un intérêt direct :

Son patrimoine est valorisé grâce à une réalisation paysagère et le retraitement des friches urbaines

  • La qualité du service est attestée par l’amélioration du cadre de vie des locataires
  • Une baisse des dégradations a été constatées à proximité du site

En résumé, l’insertion sociale améliore l’ancrage local qui lui-même décuple la capacité d’innovation qui entraîne le développement de l’entreprise et du territoire !

 

[1] Emploi et insertion par l’économique : la contribution des organismes HLM, avril 2015

[2] 2020 faire gagner la France, MEDEF (2014)

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